La modératrice, Nicole Westenfelder, a ouvert la table ronde EDI en posant une question aux plus de 170 auditeur·trice·s présents dans la salle du Grand Conseil de Lucerne, qui était comble: «Qui est enthousiasmé·e par la révision de la loi fédérale sur la protection des données?» – Personne n’a levé la main. «Et qui pense que la nouvelle loi est complètement inutile?» – Personne ne s’est manifesté non plus. «Nous voyons donc qu’il y a encore beaucoup à faire», en a conclu Nicole Westenfelder.

La loi révisée sur la protection des données du Conseil fédéral devrait entrer en vigueur le 1er septembre prochain, sans période de transition. Elle garantit aux citoyens une meilleure protection lors de la collecte et de l’utilisation de données personnelles et impose à l’inverse aux entreprises des obligations plus strictes vis-à-vis de leurs employé·e·s et de leurs client·e·s.

De nombreuses questions restent cependant sans réponses en ce qui concerne la numérisation dans le domaine de la santé, où les données traitées sont quasiment toutes des données personnelles sensibles. Helmut Brandt, qui travaille pour la société de développement informatique x-tention et qui est intervenu en premier lors de la table ronde EDI, a résumé la situation comme suit: «J’estime par exemple que, dans les hôpitaux zurichois, seules 60% des exigences posées la loi révisée sur la protection des données ont été respectées à ce jour.»

Les acteur·trice·s restent en contact
Cette constatation a mis en évidence l’importance de l’échange entre l’ensemble des acteur·trice·s du domaine de la santé et des numériseurs. C’est pour cette raison que le prestataire de services informatiques MediData, de Root, réunit chaque année fin juin de nombreuses parties prenantes pour une table ronde EDI d’une journée. Cet événement, qui se déroule pour la 15e fois déjà, constitue une plateforme d’informations et de réseautage. La salle du Grand Conseil était comble et a montré combien cette plateforme est importante et bienvenue.

Reto Vogt, rédacteur en chef du magazine Internet «Inside IT», a par exemple analysé le dramatique incident de piratage du site Internet Meineimpfungen.ch survenu il y a deux ans. Il a démontré à quel point il est important de sensibiliser encore et encore les personnes traitant des données à la numérisation et aux données sensibles.

Les questions du public ont été particulièrement nombreuses après l’intervention de l’avocat Roman Böhni. Ce dernier a donné aux personnes présentes un aperçu de la législation, soulignant en particulier l’existence, désormais, d’une obligation de notification en cas de violation de la sécurité des données. «Dans une telle situation, il importe de réagir honnêtement et rapidement, mais de manière réfléchie», a conseillé Roman Böhni.

Daniel Heller, président du conseil d’administration de l’hôpital cantonal de Baden AG, a présenté en conclusion de la table ronde un exemple pertinent sur la manière dont la numérisation du domaine de la santé peut progresser. Il a expliqué comment l’hôpital, en tant que grande entreprise, se met en réseau avec de petites start-ups et leur fournit un réseau d’innovation avant de développer avec elles des idées  et de les mettre en œuvre de concert.

De nombreuses autres idées et propositions de solutions ont été discutées activement au foyer par les participant·e·s pendant les pauses et après les présentations. Un consensus a émergé: il reste beaucoup à faire. Mais la loi est sur la bonne voie pour accorder davantage de droits aux patient·e·s.